Histoire
Après une génération E30 assez conservatrice et s’inspirant fortement de sa devancière l’E21, BMW repart d’une feuille blanche pour sa nouvelle familiale sportive. Cela aboutit en 1990 au lancement de la nouvelle E36.
Une gamme riche
Le design est totalement nouveau par rapport à celle qu’elle remplace, et reprend les codes des dernière BMW lancées, les Série 7 E32 et Série 5 E34. Désireux de concurrencer les Mercedes-Benz 190 W201 et Audi 80, la nouvelle Série 3 génération E36 est disponible dès le lancement en fin d’année 1990 avec une gamme de moteurs très riche. Ainsi, on retrouve deux quatre cylindres (316i, 102 ch. et 318i, 113 ch.) et deux six cylindres (320i, 150 ch. et 325i, 192 ch.) tous disponibles en boite manuelle ou automatique (en option). L’année 1991 verra l’apparition d’une version diesel, la 325td (115 ch.).
Jusque-là disponible uniquement en berline, l’E36 se décline en Coupé à partir de 1992. Il est disponible avec un quatre cylindres (318is, 143 ch.) et deux six cylindres essence (320i, 150 ch. et 325i, 192 ch.). Légèrement plus bas que la berline, le Coupé est doté d’une carrosserie spécifique mais le style reste très proche de celui de la berline. En cours d’année est présenté la M3, la déclinaison sportive de la Série 3 préparé par Motorsport. Basé sur le Coupé, elle se distingue par des pare-chocs, des bas de caisses, des rétroviseurs et des jantes spécifiques, alors que sous le capot on trouve un six cylindres en ligne de 3.0 l. de cylindrées, fort de 286 ch.
Cabriolet, Compact et Touring
L’offre s’agrandit encore en 1993 avec l’ajout d’une seconde version diesel sur la berline (325tds, 143 ch.) et de la déclinaison Cabriolet. Ce dernier est basé sur le Coupé et reçoit sous le capot le six cylindres fort de 192 ch. de la 325i. En cours d’année, la version 318i voit sa puissance accrue de 3 ch. (105 ch. au total). L’année suivante, une quatrième carrosserie voit le jour, la Compact. Raccourcie de 22 cm. par rapport à la berline et n’offrant que 3 portes, elle est disponible au lancement uniquement en version 316i. En cours d’année, l’offre de motorisation du Cabriolet est élargie puisque désormais quatre versions sont disponibles (318i, 113 ch., 320i, 150 ch., 325i, 192 ch. et M3, 286 ch.).
En 1995, une seconde motorisation sera disponible sous le capot de la Compact, la 318ti (140 ch.) alors que la berline est elle aussi disponible en version M3. Toujours concernant la M3, une série limitée baptisée GT est produite à 350 exemplaires alors que les États-Unis ont droit à une version allégé appelée M3 Lightweight. Elle se distingue entre autre par sa couleur blanche (avec des décorations aux couleurs de Motorsport), un allègement de 150 kg., une lame sous le pare-chocs avant et un aileron arrière. Cependant, sa mécanique n'offre que 240 ch. (normes américaines obliges) et elle sera produite à 115 exemplaires. 1995 est également l’année du lancement de la cinquième carrosserie de l’E36, le break appelé Touring. Il est disponible au lancement en version 318i, 320i et 325tds. En fin d’année un troisième moteur diesel apparait, le 318tds (90 ch.). On le retrouve sous le capot de la berline, du break Touring et de la Compact. La 325i disparait du catalogue au profit des nouvelle 323i (170 ch.) et 328i (193 ch.).
En 1996 quelques évolutions esthétiques apparaissent (calandre modifiée, baguette de coffre peinte couleur carrosserie et répétiteurs de clignotants modifiés) alors que la version M3 évolue. La cylindrée du bloc moteur est portée à 3.2 l., ce que porte la puissance à 321 ch. Les 318is Coupé et 318ti Compact adoptent un nouveau moteur mais la puissance reste inchangée (140 ch.). En cours d’année 1997, la Compact adopte le six cylindres de 170 ch. (323ti) et le break Touring est disponible en 316i (105 ch.). La production de la berline est arrêtée en 1998 suite à la présentation de sa remplaçante, la nouvelle Série 3 E46. Suivront ensuite les arrêts des Coupé et Touring en 1999, alors que cette même année les 316i et 318tds Compact sont dotées de freins à disque à l’arrière. L’an 2000 sera la dernière année d’existence de l’E36, avec l’arrêt de la production en cours d’année des Cabriolet et Compact.
Produite à plus de deux millions d’exemplaires en 10 ans, l’E36 est un réel succès pour le constructeur bavarois. Le succès fut tel que sa remplaçante l’E46 sera dans la continuité, avec un style général très proche et une offre aussi pléthorique.
BMW M3 E36 (1993-2000)
Après le succès de la première M3, BMW réitère l’expérience en 1993 en présentant la nouvelle M3 E36. La philosophie diffère tout de même, avec la présence sous le capot d’un six cylindres en ligne et l’objectif de venir concurrencer Porsche et Ferrari.
Une sportive aboutie
La M3 fut conçue à l’origine par Motorsport pour homologuer le modèle en compétition. Après de nombreux succès en courses et auprès du public, elle reviendra pour une seconde génération en 1993 basée sur la Série 3 E36. La philosophie évolue, avec cette fois-ci un développement qui n’est pas tourné vers la compétition, mais vers les performances sur route. En effet, l’objectif de BMW est de venir concurrencer Porsche et Ferrari en proposant une GT aussi performante tout en étant deux fois moins chère que ses concurrentes. Ainsi, la nouvelle M3 E36 est dévoilée au public en 1993. Sous le capot on découvre le six cylindres en ligne S50B30 d’une cylindrée de 3.0 l. et développant 286 ch. Le châssis est bien entendu revu par rapport à la Série 3 normale, avec des voies élargies, une garde au sol abaissée, des suspensions raffermies et des barres antiroulis majorées. Les freins sont renforcés, alors que les jantes en aluminium chaussent des pneumatiques en 17’’. Uniquement disponible en coupé au lancement, la M3 se distingue esthétiquement par ses pare-chocs et ses rétroviseurs spécifiques alors que l’intérieur est doté de nombreux éléments siglés Motorsport (baquets, volant, levier de vitesse, seuils de porte et instrumentation). Deux finitions sont disponibles sur le modèle, standard et Pack. En 1994, le volant est revu, alors que la carrosserie cabriolet est proposée au catalogue. Il reprend tous les éléments spécifiques du coupé hormis les sièges baquets et est livré avec un hard-top de série. Le nuancier évolue, alors qu’en cours d’année est présenté la troisième déclinaison de la M3 E36, la berline. Il n’est pas doté des sièges baquets du coupé et reçoit une présentation plus flatteuse (intérieur cuir et inserts bois).
Nouvelle évolution du nuancier en 1995, alors que les commandes de climatisation sont modifiées. La M3 E36 débarque aux États-Unis, avec un moteur dégonflé à 245 ch. et une boite automatique en option. En cours de millésime, la M3 GT est disponible. Basée sur le coupé et produite à 356 exemplaires, elle se distingue par des éléments de présentation spécifiques (spoiler, aileron, peinture verte, …) et sa mécanique est portée à 295 ch. Pour le millésime 1996, la M3 évolue avec l’adoption du moteur S50B32 d’une cylindrée de 3.2 l. Sa puissance est alors portée à 326 ch. Il est accouplé à une nouvelle boite de vitesse à six rapports, alors que les freins, la suspension et les barres antiroulis sont améliorés. Esthétiquement, la grille avant est désormais noire, les clignotants passent au blanc et les jantes en aluminium sont nouvelles. Nouvelles évolutions esthétiques en 1997, avec une calandre revue et les répétiteurs de clignotants latéraux qui perdent leur cerclage noir. La berline adopte les bas de caisse des coupé et cabriolet et les airbags latéraux, alors qu’en cours d’année la liste d’options s’allonge avec l’arrivée de la boite de vitesse robotisée SMG. En 1998, les airbags latéraux sont également disponibles sur le coupé et le cabriolet, alors que le nuancier évolue. Le pommeau de levier de vitesse est désormais illuminé. En cours de millésime, la M3 berline disparait du catalogue. Ce sera au tour du coupé de disparaitre en 1999, alors que la M3 cabriolet continuera sa carrière jusqu’en 2000. La génération E36 sera alors remplacée par la nouvelle M3 E46, toujours doté d’un six cylindres en ligne.
Produite à 71.242 exemplaires, la M3 E36 sera un véritable succès pour BMW. A la fois homogène et efficace, elle allie le style d’un coupé grand public à des performances de premier ordre venant directement concurrencer des modèles bien plus prestigieux et cher.